Crète

La Crète a toujours été un carrefour des voies maritimes séculaires de la Méditerranée.

Elle était le point de convergence de vécus divers, le creuset  de civilisations anciennes et hétéroclites.

C’est ici, en Crète, que l’Europe entend son nom prononcé pour la première fois.

Depuis Homer, la Crète invite le voyageur à l’explorer pour en découvrir non seulement la beauté naturelle mais aussi les cinq millénaires de civilisation, d’histoire et de tradition qui composent un fascinant présent vivant, le prolongement d’un passé lointain et légendaire.

Au fil de ce passé, la grande tradition religieuse de l’île prit forme et occupe une place spéciale dans l’histoire de la Crète.

Les parcours religieux, qui couvrent l’ensemble des Métropoles de Crète, deviennent le moyen qui permettra au visiteur de connaître le pays sacré de Crète, béni des pas de l’apôtre Paul.

Bienvenue en Crète, le pays où l’hospitalité est toujours une des traditions les plus sacrées de ses habitants.

Brève revue historique

La Crète a une histoire séculaire dont les racines plongent dans les origines des mythes. C’est ici qu’est né Zeus, le père des dieux et des hommes, selon la mythologie grecque. C’est ici qu’il s’unit, secrètement, avec la belle nymphe Europe qui donna son nom à notre continent.  C’est ici que volèrent pour la première fois, bravant la force de la gravitation, l’ingénieux artisan, Dédale, constructeur du célèbre Labyrinthe, et son fils, Icare.

Le monde de Minos, d’Ariane, de Thésée et du Minotaure est révélé au grand jour grâce aux fouilles archéologiques. L’ambiance qui entoure les grandioses vestiges des palais minoens initie aisément le visiteur aux secrets du Labyrinthe…

Les vestiges des palais de Cnossos, de Phaistos, de Malia, de Zakros et les plus humbles bâtisses minoennes qui se retrouvent, éparses, sur toute l’île, permettent au visiteur de saisir la splendeur de la civilisation minoenne.

Les centres minoens rayonnent sur tout le bassin méditerranéen. L’architecture, la peinture, la poterie témoignent de l’âme d’un peuple paisible, gai mais aussi puissant, directement lié à la mer. À partir de 1400 av. J.-C., la présence des Achéens et des Doriens devient prégnante et de nouvelles cités émergent telles que Lato, Rizinia, Eleftherna et Polyrineia.  Suivent les années d’essor de la civilisation classique et, dans la mémoire des Grecs, survivent les métropoles crétoises, dont la principale est Cnossos qui garde toujours le charme du pays où sont nées d’importantes valeurs culturelles et juridiques.

Avec l’occupation de la Crète par les romains, d’autres villes viennent à l’avant de la scène, telle que Gortyne qui connaît un essor remarquable et devient la capitale de la province romaine de Crète et Cyrène.

Lors de son voyage vers Rome, l’apôtre Paul débarque à Kaloi Limenes, au sud de l’île, et prêche l’enseignement du Christ. L’arrivée de saint Paul en Crète marque une étape importante dans la diffusion du christianisme et, durant la première ère byzantine, la Crète devient un centre chrétien influent.

En 824 ap. J.-C., la Crète est conquise par les Sarrasins et Handakas, l’actuel Héraklion, devient leur base à partir de laquelle les pirates lanceront leurs attaques en Méditerranée.

En 961, ils seront chassés par l’empereur Nicéphore Phocas. Dans les années qui suivront, l’île redevient un puissant centre chrétien et connaît un grand essor.

Avec l’occupation de Constantinople par les francs, en 1204, la Crète passe entre les mains des vénitiens, jusqu’à 1669.

C’est une période durant laquelle l’île connaît un remarquable essor économique et intellectuel. D’énormes ouvrages de fortification sont réalisés, de grandes cités sont restaurées, de splendides monuments sont créés.

À la même époque, la vie monastique connaît un essor remarquable en Crète.

Plusieurs monastères sont fondés où fleurit l’art byzantin et la Renaissance crétoise nous offre la peinture exceptionnelle de l’École crétoise. Domenico Théotokopoulos est né à Héraklion et étudiera, en tant qu’apprenti, aux côtés d’éminents peintres, tel que Mihaïl Damaskinos, avant de quitter la Crète pour se rendre en Occident et devenir, pour la plus grande gloire de son pays natal et de l’art de la peinture, El Greco. La musique et le théâtre sont en plein essor et nous hériterons de créations de toute beauté, comme Erotocritos et Erophili.

Mais, tout cela sera interrompu en 1669. Alors, Candie, l’actuel Héraklion, dernier bastion de la Crète, tombe aux mains des turcs.

Luttes sanglantes et soulèvements contre les ottomans aboutissent à l’autonomie de la Crète, de 1897 à 1913, année à laquelle l’île est unie au reste de la Grèce.

Tout au long de ces siècles, jusqu’à nos jours, en dépit des cultures et des conquérants différents, la Crète n’a pas cessé de cultiver la tradition orthodoxe sacrée, dans les villes et la campagne de l’île.

Une tradition qui s’imprime clairement dans les monastères historiques jusqu’aux églises des villages traditionnelles et aux humbles chapelles et pèlerinages de la campagne.

Contexte géographique

En Crète, le paysage inhospitalier, aride et austère des montagnes coexiste harmonieusement avec les plaines verdoyantes, le sable blond et le bleu profond de la mer, le tout se mariant à la perfection avec le bleu du ciel ensoleillé.

Ici, ascétique et dénudée, là, couverte de forêts, la nature de l’île offre au visiteur d’innombrables surprises.

Les montagnes, aux ravins imposant, riche d’une végétation variée, composent des paysages d’une beauté exceptionnelle.

Villages, monastères, murets en pierre sèche, forts, chapelles et antiquités, tout témoigne d’une tradition séculaire.

En Crète, l’on rencontre tous les types de zones de végétation, chacune dotée de ses propres faunes et flores.

Le bouquetin crétois vit, libre, dans le célèbre ravin de Samaria.

L’unique forêt européenne de palmiers, à Vaï, et les petites îles de Crètes constituent des habitats uniques dont la majorité sont actuellement protégés.

L’hiver, en Crète, est doux. Le printemps et l’automne sont cléments et agréable. L’été est ensoleillé et chaud.

Le relief, la géographie et le climat composent un pays idyllique où règne l’équilibre de la nature.

Climat

Avec ses 300 jours d’ensoleillement, la Crète dispose d’un des climats les plus sains d’Europe.

Le climat méditerranéen tempéré domine sur la plus grande partie de l’île, mais, en hiver, les zones de montagne sont enneigées.

Les précipitations sont importantes dans la partie occidentale et vont s’amenuisant vers l’est.

Les vents dominants sont des vents Nord-est. En été, le « meltémi », un vent du nord, assure une fraicheur particulièrement agréable.

Le « livas », un vent chaud, du sud, souffle souvent, en été.

Nature

Les racines des mythes de l’Antiquité grecque et de nombreuses légendes qui survivent encore dans les traditions des villages crétois plongent dans la civilisation minoenne et ses rapports cultuels avec la nature.

Dans toutes les montagnes, ainsi que dans les innombrables petites vallées et collines du riche relief de l’île, se développent une faune et une flore remarquablement riches grâce aux conditions climatiques favorables.

Des écosystèmes particulièrement intéressants se déploient dans les grands massifs montagneux.

Ainsi, dans le parc écologique de Giouchta, à Asterousia, ainsi que dans les autres montagnes, aux versants abrupts, l’on trouve une des plus grandes colonies de rapaces de l’espace européen.

Une multitude d’espèces végétales forment une richesse naturelle telle que l’expression « Terre des Heureux » qui qualifie la Crète à l’Antiquité se trouve pleinement justifiée.

La nature crétoise présente un aspect aux alternances constantes. Toutes les montagnes sont traversées par des ravins à la beauté sauvage qui, souvent, aboutissent à de ravissantes plages désertes.

Durant sa pérégrination en Crète, le visiteur verra le paysage évoluer constamment devant ses yeux.

À l’est et dans le sud, dominent les massifs montagneux. Vers le centre et à l’est, la nature change et devient plus accueillante. Ici, l’on trouve surtout de petites collines alternant avec des ravins, des vallées et des plaines. L’image est complétée par les plages envoûtantes que l’on retrouve dans le nord et les rades imposantes, dans le sud de l’île.

Tous ces éléments composent le cadre naturel dans lequel, depuis des siècles, la foi orthodoxe des Crétois a contribué à créer les nombreux monastères et églises disséminés en Crète.

Faune et flore

La flore, directement liée au climat et à la géomorphologie de l’île, est particulièrement intéressante.

L’île compte 2108 espèces de plantes sauvages dont 302 sont endémiques. Le paysage agricole de Crète est dominé par les vignobles, les oliveraies et les orangeraies. Les zones semi-montagnardes, quant à elles, sont dominées par une végétation basse, principalement composée de buissons et de plantes aromatiques mais aussi d’autres plantes et fleurs endémiques crétoises.

Les systèmes forestiers sont plus rares et se déploient principalement en montagne. Sur le versant sud de Dikti, Psiloreitis, Asterousia mais aussi de Lefka Oroi, l’on trouve des forêts de Pins de Calabre (Pinus brutia). Les montagnes du centre sont dominées par les forêts de chênes kermès ou d’Arias (Cuercus llex). Bien souvent l’on trouve des forêts de chênes à feuilles caduques (Cuercus makrolepis) ainsi que de petites écosociétés de palmiers Phoenix theophrastis (Vaï, Lac Preveli, Agios Nikitas, etc.).

Les orchidées sont nombreuses mais la Crète est, avant tout, le paradis des plantes aromatiques qui se développent surtout sur les pentes abruptes des ravins.

Le relief de l’île et la variété du paysage ont fortement contribué à l’apparition et au développement d’espèces de faune endémique. Les espèces endémiques sont principalement concentrées dans les massifs montagneux et les ravins où prévalent les conditions climatiques idéales, tandis que la présence humaine y est clairement réduite. Parmi les plus connues l’on trouve les belettes, les fouines (‘zourida’) et les blaireaux, tandis que dans d’autres groupes (mammifères, rongeurs, amphibiens, reptiles, invertébrés et vertébrés) il existe également plusieurs espèces endémiques.

Le parc national de Samaria est un des écosystèmes crétois les plus riches, tant du point de vue de la flore que de celui de la faune où domine le bouquetin crétois qui ne vit que dans le ravin de Samaria. Des populations importantes d’oiseaux se réunissent sur les versants sud de tous les massifs montagneux de l’île.

Culture populaire

Au fil des siècles mais aussi en dépit de la pression des conquérants étrangers, la Crète est arrivée à conserver, inaltérés, les traits particuliers de sa culture locale et de sa tradition populaire dont les racines plongent jusqu’à l’ère minoenne. La culture populaire locale s’exprime par le biais des us et coutumes des gens du pays, les fêtes traditionnelles et les kermesses qui se déroulent comme dans le temps et sont particulièrement animées, ainsi que par le biais des arts traditionnels tels que le tissage, la poterie, la verrerie, la sculpture sur bois, etc.

Un élément caractéristique de la Crète est le fait qu’elle a conservé les us et coutumes traditionnels qui sont directement liés à la vie religieuse et au culte chrétien, grâce à la foi des Crétois. La culture populaire s’exprime de plusieurs manières. Parmi les plus caractéristiques sont le mariage crétois traditionnel, particulièrement réputé pour la façon dont il est célébré dans les villages, mais aussi les nombreuses kermesses qui sont organisées tout au long de l’année, à l’occasion de fêtes religieuses, et qui sont accompagnées de danses et de chants populaires mais aussi de mets locaux.

Tissage

L’art du tissage a une longue tradition en Crète. Dans le temps, chaque foyer disposait de son métier à tisser traditionnel où l’on créait les tissus richement ornés et colorés. De nos jours, cet art est fortement limité et toujours pratiqué dans les zones de montagne du Psiloritis (Krousona, Gergeri, Zarou) et de Dikti (Viannos), où les femmes -surtout celles d’un certain âge- poursuivent la création des pièces tissées crétoises, en suivant la tradition séculaire.

Céramique

Ainsi que témoignent les antiquités découvertes, l’art de la céramique a une longue histoire. Des jarres, d’une élégance et d’un art uniques, sont ornées de représentations inspirées de la nature, prouvant les talents artistiques des minoens. Cet art ancien a été préservé et développé au fil du temps et, de nos jours, des artisans traditionnels établis dans toute l’île, créent des objets utilitaires et décoratifs d’une valeur particulière. L’art céramique est présent de manière ininterrompu, en Crète, depuis plus de 4.000 ans. Des objets datés de l’ère néolithique sont exposés dans plusieurs musées et leur ressemblance avec ceux qui sont créés de nos jours est frappante.

Il existe quatre régions où ces techniques fleurissent de nos jours encore, en Crète : Thrapsano (Héraklion), Margarites (Réthymnon), Nohia (La Canée) et Kentri (Lassithi).

Tradition musicale

La musique et la danse sont indissolublement liées à la vie sociale des Crétois depuis l’Antiquité. De nos jours, elles connaissent toujours un essor important en Crète. Les musiques traditionnelles et les danses locales, dont les origines remontent à l’Antiquité, occupent une place dominante non seulement lors des fêtes et des évènements sociaux mais aussi dans la vie quotidienne.

La tradition musicale crétoise a reçu des influences surtout de la musique byzantine mais aussi de la tradition musicale de Méditerranée orientale. Elle demeure vivante en mettant en valeur, de manière créative, des éléments musicaux contemporains. Le trait particulier des musiciens de l’île est l’improvisation et la création des mantinades, caractéristiques de la tradition crétoise.

La musique traditionnelle de Crète inclut des mélodies dansées et des mélodies qui accompagnent simplement la chanson. Les mantinades sont la forme de chanson la plus connue.  Il s’agit de mantinades à deux vers et 15 syllabes, dont le thème principal est l’amour et qui sont chantées aux fêtes traditionnelles.

Les instruments musicaux crétois les plus connus sont la lyre crétoise et le luth.  La musique crétoise est enrichie avec la mandoline et le « boulgari », tandis que les instruments à vent occupent une place importante. Les plus connus sont le « habioli » (la flute crétoise) et l' »askomantoura » qui est l’ancien « askavlos » (cornemuse).

Pour fabriquer les instruments de musique, l’on utilisait les matériaux de la nature crétoise. La lyre est construite à partir du bois de mûrier, de hêtre ou de noyer, l’askomantoura à partir de peau de chèvre et les habioli à partir de roseau. De nos jours, plusieurs artisans conservent et développent cette tradition crétoise.

Danses 

Chaque partie de l’île a ses propres danses traditionnelles dont plusieurs conservent leur forme circulaire primitive et sont toujours dansées de nos jours permettant aux danseurs de montrer leur talent. Les principales danses crétoises sont le « pentozalis », dont les origines remontent à l’ancienne danse « pyrrihio », la danse à sauts « pidihtos kastrinos », la « sousta », les danses plus calmes telles que le « siganos syrtos » et le « haniotikos syrtos ». La célèbre mélodie de « Zorba le Grec », de Mikis Théodorakis s’appuie sur une version plus ancienne du « syrtos » de La Canée.

Le régime crétois…

Les habitudes séculaires des habitants de l’île se sont développées, entre autres, dans le cadre de la tradition sacrée de l’hospitalité crétoise avec tout ce que la terre de Crète offre avec générosité : huile, blé, vin, miel, herbes et plantes aromatiques deviennent la base de la cuisine crétoise dont les propriétés bénéfiques pour la santé et la valeur nutritive sont relevées par de longues études scientifiques.

La cuisine crétoise est considérée comme une des plus saines au monde. La richesse et la qualité des produits de l’île ont créé, au fil des siècles, une cuisine aux saveurs uniques, fraiche et authentique.

Les délicieux fromages, le miel, les plantes aromatiques, les légumes verts et bien d’autres produits des montagnes crétoises constituent la base du miracle de la cuisine crétoise. Le régime crétois est actuellement reconnu par la communauté scientifique internationale comme l’exemple le plus représentatif et de la meilleure qualité de ce que l’on appelle le « régime méditerranéen ». Basé sur les excellents produits du pays, telles que les légumes primeurs, les légumes secs, les fruits, les céréales et bien d’autres, combinés à l’huile d’olive, ce régime contribue à la longévité et au bien-être.

De nos jours, l’huile d’olive qui est produite dans les oliveraies qui s’étendent à perte de vue sur l’île est considérée comme une des plus saines au monde, à cause des conditions climatiques de l’île.

Outre l’huile, les excellents vins du pays jouent également un rôle important dans la cuisine crétoise.

Dès l’ère minoenne, la Crète est déjà célèbre en tant qu’une des régions viticoles les plus importantes, produisant des vins de qualité exceptionnelle à base de variétés réputées de raisins de cuve. Les trouvailles des fouilles réalisées dans les régions d’Archanes et Vathypetro témoignent de la tradition séculaire de la viticulture. Ces mêmes régions produisent, de nos jours encore, quelques-uns des vins crétois les plus célèbres.

La visite aux ateliers et installations de production des produits locaux est une expérience unique. La Route du Vin d’ Héraklion est jalonnée d’entreprises vinicoles qui proposent la visite guidée ainsi que la dégustation.  Dans la majorité des agglomérations durant la période qui suit les vendanges, c’est-à-dire, d’octobre à novembre, les « rakokazana », les chaudrons à raki, sont à l’honneur et vous pouvez suivre le processus de distillation du raki.

Préfecture de La Canée

Dans la partie la plus ouest de Crète, dans la préfecture de La Canée, se trouve le complexe montagneux le plus étendu de l’île, les Lefka Oroi (Monts Blancs), qui occupent la quasi-totalité de la partie centrale et méridionale de la préfecture.

Aux abords de la mer libyenne, le relief s’enrichit de la formation de ravins surprenants et de splendides plages. Les sommets, dont le nombre atteint les 50 et dont l’altitude est supérieure à 2 000 mètres, composent un terrain présentant un grand intérêt naturel, historique et anthropologique, particulièrement propice à l’escalade et aux randonnées,  C’est ici que se trouve également le célèbre ravin de Samaria, qualifié de parc national et d’habitat de l’espèce unique du bouquetin crétois.

Préfecture de Réthymnon

Tantôt ascétique et nue, tantôt couverte de forêts, la nature de Réthymnon offre au visiteur d’innombrables surprises.

À l’Est, elle est délimitée par le mont Psiloreitis. À l’Ouest, c’est le massif montagneux de Lefka Oroi qui domine, s’étendant vers le sud de la préfecture en formant la chaîne de cimes Kouroupa et Asideroto qui alternent avec des collines douces et des plaines avant de rencontrer les plages infinies, dans le Nord, et les rades étroites et abruptes du Sud.

La nature offre généreusement une fête de couleurs, de parfums et de vie sauvage, entre les oliveraies densément peuplées, les vignobles séculaires, les parfums de montagne et les vestiges parlants, témoins d’un quotidien antique.

Villages, monastères, murets en pierre sèche, forts, chapelles et antiquités, tout témoigne d’une vie encore inaltérée par le mode de vie moderne.

Préfecture d’Héraklion

La préfecture d’Héraklion se trouve entre les deux grands massifs montagneux de Crète centrale, Psiloritis, à l’ouest, et Dikti, à l’est. Le relief combiné aux conditions climatiques particulières favorise les cultures à rendement élevé, c’est pourquoi la préfecture d’Héraklion est la plus densément peuplée de Crète et celle au revenu le plus élevé de l’île.

Les trésors archéologiques les plus importants de Crète sont réunis ici, parce que c’est ici que se trouvaient les grands centres minoens de la région, ce qui fut un facteur déterminant pour le développement touristique de la préfecture.

Préfecture de Lassithi

À l’est de l’île, la préfecture de Lassithi offre un aspect différent, l’aspect doux et calme de la Crète.

Le célèbre plateau de montagne de Lassithi, avec les moulins à vent, Néapolis à la tradition érudite, Elounda aux hôtels luxueux, Agios Nikolaos, la célèbre capitale de la préfecture et son lac pittoresque, Ierapetra, au sud, caressée par la mer libyenne, Siteia, à l’est, aux habitants qui aiment la fête, et, entre tous, les petits villages dispersés, nichés aux versants des montagnes, et dont la vie rappelle celle du passé.

Mais, l’on y trouvera également des ravins sauvages et impressionnants, des sites archéologiques remarquables, les plateaux uniques de Katharo et Lassithi, la forêt de palmiers de Vaï, de splendides plages désertes et d’impressionnantes cavernes, éléments qui composent quelques-unes des images caractéristiques de la préfecture.

Les monastères crétois…les gardiens de l’Orthodoxie…

Dans les monastères de Crète survit une tradition monastique séculaire qui a connu son apogée durant l’ère vénitienne. C’est alors que la célèbre École crétoise de peinture connut son essor.

Sous l’occupation vénitienne, plusieurs monastères connurent un remarquable développement et, durant la renaissance crétoise, devinrent des foyers des arts et des lettres.

L’architecture, l’ornementation et la peinture d’églises et de monastères reflètent le dogme orthodoxe mais aussi les traits particuliers de chaque région et de chaque période.

Plusieurs monastères sont visitables et disposent d’importantes collections d’objets historiques et religieux.

Les plus anciens monastères préservés en Crète furent fondés lors de la deuxième ère byzantine (961 – 1204).

Selon les témoignages, lorsque les vénitiens sont arrivés en Crète pour s’y établir définitivement (1211), ils y trouvèrent plusieurs monastères en plein essor. Ce sont ces mêmes monastères qui ont soutenu l’orthodoxie et préservé la conscience nationale des Crétois lorsque les nouveaux conquérants ont décapité l’Église Crétoise et éloigné les prélats orthodoxes, afin d’établir leur occupation et d’exploiter l’île. Des membres érudits du clergé et des moines ont alors soutenu la vie monastique grâce à l’enseignement et au développement de monastères dans des régions éloignées.

Au 15e et au 16e siècle, plusieurs monastères orthodoxes fonctionnaient encore en Crète, en dépit des mesures d’interdiction mises en place par les autorités vénitiennes. Toutefois, des raisons politiques, sociales et économiques imposèrent à Venise de modifier sa politique en matière religieuse durant les 150 dernières années d’occupation de l’île. La puissance des ottomans avait dangereusement augmenté et ils menaçaient dorénavant la cohésion sociale et l’économie des vénitiens. Ainsi, ils estimèrent nécessaire d’améliorer leurs relations avec les crétois orthodoxes, afin d’en faire des alliés et de renforcer leur défense.

La liberté de religion qui prévalut alors eut pour effet une reviviscence marquée de la vie monastique en Crète ainsi que la création de plusieurs nouveaux monastères et la restauration d’autres, anciens et oubliés. Les raisons ne relevaient pas uniquement de la foi.

Les vénitiens avaient instauré des lois exemptant les moines de leurs obligations envers l’état et, notamment, du terrible service marin, c’est-à-dire, de l’obligation de servir en tant que marin, dans les galères vénitiennes.

Le 17e siècle était l’époque du grand essor des monastères de l’île. Alors, il existait plus de 1 000 monastères en Crète et le nombre de moines était supérieur à 6 000.

Les grands centres monastiques de l’île accueillirent d’éminents ministres qui ont créé une tradition monastique unique en Crète.

Certains d’entre eux devinrent prélat et patriarches, tels que Cyrille Loukaris, Patriarche œcuménique de Constantinople, et Meletios Pigas, Patriarche d’Alexandrie.

Lors de la Guerre de Crète (1645-1669), des dizaines de monastères furent détruits. Après la chute de l’île et l’établissement de l’occupation ottomane, la majorité des monastères se trouvant dans les grands centres urbains furent utilisés par les ottomans selon leurs propres besoins. En même temps, il fut interdit de fonder de nouveaux monastères. La réparation et la restauration des anciens monastères exigeaient des autorisations particulièrement coûteuses.

Ainsi, aux dures années qui suivirent, parmi les 1 000 monastères qui existaient avant 1645, survécurent uniquement ceux qui avaient la possibilité de répondre aux exigences des nouveaux occupants.

Dès la première année d’invasion de l’île (1645), pour des raisons purement politiques, les ottomans restaurent la hiérarchie orthodoxe en Crète et l’Église de l’île renoue les liens avec le Patriarcat œcuménique qui s’empressa d’offrir sa protection à plusieurs monastères crétois qui, dorénavant, relevaient directement du Patriarche.

Grâce à ce privilège, qui existait pour la plus grande partie de la première période de l’occupation ottomane (1645-1821), le développement économique des monastères crétois fut renforcé et la population monastique augmenta. Mais la majorité de ces monastères fut également détruite ou endommagée durant les révolutions crétoises (1821-1898).

Ce ne fut que lorsque la Crète se trouva sous administration égyptienne (1831-1841) que la réparation d’églises et de monastères fut librement autorisée.

Il semblerait, cependant, que lorsque la Crète se retrouva sous administration ottomane (1841) celle-ci adopta une politique plus clémente envers les monastères, jusqu’à 1851.

Cette politique fut renforcée par la Charte d’Halep (1878) et la pleine reconnaissance de la liberté de religion sur l’île.

Dès le début de l’Autonomie crétoise (1898-1913), la situation des monastères crétois semble se préciser. Dorénavant, ils sont tous régis par les lois et les règlements adoptés, au départ, par l’État crétois et, ensuite, par l’État hellénique (1913 jusqu’à nos jours), en consultation avec le Patriarcat œcuménique et l’Église Crétoise.

La construction d’églises en Crète

Le visiteur de Crète sera surpris par la multitude d’églises qu’il trouvera même aux sites les plus éloignés et les plus difficilement accessibles, dans toute l’île.

Bon nombre de ces lieux sacrés furent des retraites de moines qui avaient choisi la vie monastique.

Ils sont tous de splendides échantillons d’architecture qui combinent la tradition locale, le style et l’architecture byzantine en matière de construction d’églises.

Les types habituels que l’on rencontre en Crète ont trait aux courants qui ont dominé dans ce domaine l’architecture aux différentes périodes du monde orthodoxe.

La basilique rectangulaire, dans sa forme simplifiée, est le type dominant que l’on rencontre en Crète, notamment en campagne.

Ce type est la survivance de la basilique paléochrétienne à laquelle sont apportées quelques modifications liées à l’évolution de la fonction.

La basilique à dôme est une évolution de la basilique paléochrétienne où le dôme couvre la partie centrale de l’édifice. Ce type est apparu à l’époque de Justinien (527-565) et l’exemple le plus remarquable en est Sainte-Sophie, à Constantinople.

La sensation de l’infini est notamment renforcée par la coupole, qui attire le regard vers le haut et exalte la dimension verticale par rapport à l’horizontale des édifices rectangulaires et suggère l’idée de l’univers infini où habite Dieu.

Le type en forme de croix est une création du 13e siècle. Il s’agit d’une église à coupole, à une ou trois nefs, dont la voute (ou les voutes) en longueur est interrompue par une voute transversale, surélevée, de façon à ce que le toit soit clairement aménagé en forme de croix. Il existe trois versions principales :

Celle de l’église à une nef.

Celle en croix libre et celle à trois nefs.

En même temps qu’évolue la construction des églises, dès le 6e siècle, le projet iconographique des églises acquière sa forme définitive basée sur l’idée selon laquelle l’édifice constitue une représentation de l’univers en micrographie.

Les icônes exaltent l’importance de l’Incarnation de la Parole par le biais de laquelle a lieu le salut de l’homme.

La coupole accueille la représentation du Pantocrator, en tant qu’expression de la divinité trinitaire. Dans l’apside, l’on représente la Sainte Vierge seule ou avec l’Enfant, en tant qu’expression de l’Incarnation du Verbe. Dans les parties supérieures de l’édifice, trouvent leur place des représentations des principaux épisodes des Évangiles, attestant de la réalisation de l’Incarnation, ainsi que la représentation de la Dormition.

 Par le biais de l’Incarnation, les saints qui sont représentés dans les parties inférieures, ont acquis – tout comme peuvent le faire les fidèles – la capacité de Vision divine.

Les iconostases de Crète

Le visiteur de Crète sera surpris par le nombre particulièrement élevé d’iconostases qu’il trouvera le long des routes de l’île. Leur densité et leur variété sont uniques

L’origine des iconostases exprime surtout la longue tradition spirituelle qui est profondément enracinée chez les Crétois.

Cette tradition est aussi ancienne que les Autels des Cimes des minoens. Cela signifie que la survivance de croyances et de rituels populaires préchrétiens est manifeste et évidente mais, en même temps, exprime la tradition orthodoxe.

En général, l’on distingue trois grandes catégories d’iconostases.

La première est celle des iconostases situés dans l’espace extérieur d’habitations et qui, en fait, ont le rôle d’une petite église privée. Dans la majorité des cas, leur raison d’exister n’est autre que l’expression de la spiritualité et, habituellement, ils sont consacrés au saint-patron de la famille.

La deuxième catégorie inclut les iconostases qui se trouvent en divers points de la campagne et qui expriment la foi ou la gratitude du fidèle pour quelque « charité » que le Saint a accordé au fidèle, c’est à dire, pour avoir répondu aux prières du fidèle. Il s’agit donc de la réalisation d’une offrande votive.

La troisième, et plus importante, catégorie inclut les iconostases qui sont construits le long des routes, en Crète, à des sites où ont eu lieu des accidents de la route. Dans ce cas, ils peuvent être consacrés au saint qui a protégé les victimes de l’accident ou, dans le cas d’accidents mortels, ce sont des « tumulus » érigés à la mémoire des victimes. La majorité d’entre eux contiennent (outre les lampes à huile et l’icône du saint auquel ils sont consacrés) la photographie du défunt.

La peinture byzantine des icônes

La peinture byzantine s’est développée très tôt dans l’espace hellénique élargi. Les sources écrites témoignent de ce développement tout autant que les spécimens de peinture symbolique préservés datant de l’ère protochrétienne.

Ainsi, un nombre non négligeable d’icônes peintes ou en mosaïques, portables, datant du 6e siècle, sont conservées. Ceci témoigne de la diffusion rapide de la peinture byzantine des icônes.

Des icônes datant du 8e et du 9e siècle présentent des influences orientales marquées et rappellent les premiers monuments de Cappadoce.
Dès le 11e siècle, les techniques appliquées sont surtout les fresques, les peintures à sec, les icônes portables ainsi que d’admirables mosaïques qui sont préférées parce qu’elles sont plus luxueuses et plus impressionnantes.
En outre, les couleurs sont meilleures et plus intenses tandis que les mouvements de personnages représentés sont plus étudiés et leur force d’expression a un ton de grandeur et de sérieux plus prononcé.
Les artistes byzantins s’efforcent de rendre le sens profond et l’essence spirituelle de la composition iconographique et non pas les éléments extérieurs du sujet. En d’autres termes, les peintres de l’ère byzantine ne s’attachent pas à rendre les éléments physiques mais visent à rendre accessibles les éléments divins et célestes, à élever ce qui est terrestre au rang du monde immatériel du Royaume de Dieu et d’exprimer tout ce qui ne peut pas l’être par le biais du discours humain.

(Source : Les traits essentiels de l’iconographie byzantine – Dr Théoharis Mich. Provatakis, du site web de l’Archevêché de Crète)

La peinture byzantine de l’École Crétoise 

Théophane le Crétois

Grand peintre d’icônes du 16e siècle et un des principaux représentants de l’École Crétoise.
Théophane étudia son art en Crète. On le retrouve aux Météores, au Monastère de Saint-Nicolas Anapafsas, en 1527, selon l’inscription qui accompagne la première œuvre qu’il y a réalisa. En 1535, il se trouve au Mont Athos, au Monastère de Megisti Lavra, où il s’établit avec ses fils et réalisa l’iconographie du catholicon du monastère. En 1543 il s’installa dans une cellule à Karyès et, avec son fils et partenaire, Siméon ou Simonis, il créa les peintures murales du catholicon du Monastère Stavronikitas, en 1545-46.
Après une longue carrière au Mont Athos, il quitte le mont sacré et, vers la fin de 1558, il regagne son pays natal, Handakas (l’actuel Héraklion). Il y est décédé le jour-même où il établit son testament, le 24 février 1559.

Angelos Akotantos

Angelos Akotantos vivait et travaillait dans la ville de Handakas (actuel Héraklion), sous occupation vénitienne.

Il déploie son activité artistique entre 1425 et 1450, année où il est mort. Il signait ses œuvres de l’expression « Hir Angelou » (c’est-à-dire, ‘de la main d’Angelos’) et est considéré comme le premier peintre byzantin à avoir fait pareille chose. Son œuvre exprime tant les recherches de la peinture de Constantinople (l’on n’exclut pas qu’il ait appris l’art de peindre auprès de peintres de Constantinople) et l’adoption sélective d’éléments de la peinture vénitienne.

Les icônes de saint Fanourios occupent une place particulière dans l’œuvre d’Angelos Akotantos, qu’il représente parfois tuant le dragon, le rapprochant ainsi fortement de celles de saint Georges. Selon toute probabilité, Angelos effectua ce choix à la suite d’un miracle où saint Fanourios intervint pour la libération de trois Crétois, prisonniers des ottomans.

Source :Wikipedia, l’encyclopédie libre.

Domenico Theotokopoulos

Domenico Theotokopoulos (15417 avril 1614), également connu sous le nom espagnol d’El Greco, c’est-à-dire, le Grec, était peintre, sculpteur et architecte.

Domenico Theotokopoulos est très probablement né en 1541 à Handakas, l’actuel Héraklion, sous l’occupation vénitienne. Il vécut la majeure partie de sa vie loin de Crète, en créant la principale partie de son œuvre en Italie et en Espagne.

Il reçut d’abord une formation de peintre d’icônes en Crète, avant de se rendre à Venise.

La première période créative de Gréco comporte des œuvres qu’il créa en Crète et à Venise, dont il est souvent difficile de déterminer si elles furent réalisées à Handakas ou dans la ville italienne. La technique et le style des icônes sont inspirés d’éléments post-byzantins mais il ne manque pas des caractéristiques originales, tel que le rendu rudimentaire de la troisième dimension ou de la profondeur de perspective ainsi que les couleurs intenses.

Theotokopoulos se distingua tant par ses compositions religieuses que par les portraits qu’il réalisa. Un nombre important de portraits, principalement de personnalités de son environnement proche, est conservé.

En Italie, il fut influencé par les grands maîtres de l’art italien, tels que Tintoret et Titien, dont il fut le disciple, adoptant des éléments du maniérisme. En 1577, il s’établit à Tolède où il vécut jusqu’à la fin de sa vie et réalisa quelques-unes de ses œuvres les plus célèbres.

Les peintures qu’il créa en Italie suivaient les modèles de la Renaissance du 16e siècle, notamment concernant le rendu de la lumière où l’importance de la couleur, mettant de côté le style byzantin et adoptant une technique différente et des éléments du maniérisme.

 En 1577, il s’établit officiellement en Espagne. Son atelier connut son apogée entre 1600 et 1607. À partir de 1597, son fils, dont le nom est cité dans plusieurs documents de l’époque, sera son collaborateur.

Il est décédé le 7 avril 1614 et fut initialement inhumé dans l’église de saint Dominique, à Tolède. En 1619, son fils transféra sa sépulture à l’église de San-Torcuato qui, plus tard, fut démolie.

L’inventaire dressé par son fils après le décès du Gréco, comporte 143 tableaux achevés, 45 ébauches en plâtre ou en terre-glaise, 150 esquisses, 30 projets de retables ainsi que 200 gravures.

Source :Wikipedia, l’encyclopédie libre

Emmanouil Tzanès

Emmanouil Tzanès (Réthymnon, 1610Venise, 28 mars 1690), le surnommé Bounialis, était peintre mais aussi poète et auteur de messes.

Son œuvre la plus ancienne remonte à 1636. Il s’agit de l’icône, parfaite de tout point de vue, de saint Spyridon, qui est exposée au Musée Correr de Venise et porte la signature «Ποίημα Εμμανουήλ ιερέως του Τζάνε» (‘Création du prêtre Emmanuel Tzanès’). La même année, il était déjà apprenti-peintre et avait été ordonné prêtre. Lorsque la Guerre de Crète éclata, il se trouvait encore en Crète et semble avoir quitté l’île après la conquête de Réthymnon par les ottomans, en 1646.

En avril 1648, il se trouve à Corfou.

L’étude des œuvres de la période crétoise et de Corfou permet de conclure que, bien avant d’émigrer à Venise, Tzanès était déjà un peintre particulièrement talentueux et productif.

La majorité des œuvres d’Emmanuel Tzanès appartiennent à sa période vénitienne (16581690).

Il était particulièrement doué dans le travail et le rendu des tissus italiens de luxe et les broderies. Il en va de même pour les visages qu’il peint où il met l’accent sur les traits morphologiques ou anatomiques, tels que la coiffure ou les veines. La majeure partie de son œuvre se distingue par la structure solide des compositions, la solidité du dessin, la maîtrise du rendu des détails et la sélection minutieuse des couleurs.

Source :Wikipedia, l’encyclopédie libre

Michaïl Damaskinos

Michaîl ou Michelis Damaskinos est né vers 1530-1535, à Handakas sous occupation vénitienne.

Il s’agit probablement du peintre le plus important de l’École crétoise.

Il a étudié l’art de la peinture à l’École de Sainte-Catherine du Sinaï.

À l’âge de 32 ans (1577–1582), il travailla à Venise où entra en contact avec les courants modernes de l’art. Il y fut membre de la fraternité hellénique de Venise, de 1577 à 1582. Ses œuvres sont un exemple admirable de la coexistence harmonieuse entre la peinture byzantine et les techniques de la peinture de l’Occident et de l’art de la Renaissance.

Il y créa plusieurs œuvres qui font partie de collections dispersées entre Saint-Georges de Venise et le Musée byzantin d’Athènes, voire la collection byzantine de Sainte-Catherine du Sinaï où se trouvent six des icônes majeures de l’artiste  qui appartenaient au Monastère Vrontisiou, dans l’atelier duquel il semble avoir travaillé pour un longue période.

La caractéristique des œuvres de Michaïl est la couleur rose de la chair qui s’étend dans chaque ébauche. Quelques touches créent les volumes. Dans certaines icônes, la lumière, très libre et généreuse, rappelle des œuvres plus anciennes.  Damaskinos utilise souvent des éléments occidentaux secondaires, même dans ces œuvres, sans pour autant affecter l’unité de l’œuvre.

Son influence sur les peintres ultérieurs fut très importante. Certaines formes iconographiques qu’il introduisit devinrent particulièrement populaires et utilisées jusqu’à la première moitié du 18e siècle.

Grâce au Monastère de Vrontisio, quelques-unes des icônes les plus représentatives du grand peintre Damaskinos furent conservées. Jusqu’à 1800 elles se trouvaient au monastère historique. Le métropolite de Crète, à l’époque, Gerasimos, s’aperçut de la grande valeur artistique de ces icônes et les transféra à Saint-Minas, au Grand Fort (actuel Héraklion). Elles y furent conservées pour près de deux siècles. En 1970, elles furent transférées au Conservatoire d’icônes et de reliques de l’Archevêché de Crète, à l’Église de Sainte-Catherine.

Source :Wikipedia, l’encyclopédie libre

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